Le parisien de 30 ans en billet d'humeur

image par defaut des posts

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Ce soir, c’est le billet de Romy Idol que je vous laisse apprécier. Des billets qui rassurent toujours, oui, nous ne sommes pas seules !! Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. « Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.  » comme il est écrit dans la description. Enjoy. 🙂

À première vue, la situation est tentante: on est vendredi soir, il est 23 heures, le mec avec lequel je discute depuis dix minutes a 30 ans, il n’a a priori jamais fait de prison et il n’est pas casé. Ces trois informations suffisent largement à mon cerveau -savamment préparé à la drague grâce à la combinaison gagnante deux mojitos + deux chips- pour en faire une target de premier plan. Pourtant, je sais que le célibataire de 30 ans est à bannir. La preuve en quatre profils.

1) LE CÉLIBATAIRE ENDURCI

 

Sa dernière expérience de couple remonte à la terminale. Casé à la rentrée, séparé l’été suivant: ces neuf mois, il les considère encore aujourd’hui comme SA relation sérieuse. Depuis, il le répète sans cesse: le couple, c’est comme se faire refouler à l’entrée d’une boîte, ça ne lui arrivera jamais. S’il identifie chez l’autre la moindre preuve de début d’attachement (sa définition de l’attachement étant relativement large, manifester l’envie de le voir en journée peut être considéré comme tel), il s’enfuit en courant car il le clame à longueur de journée, il veut “profiter de sa jeunesse”. Et même si la sienne fout le camp, ses conquêtes de 22 ans du samedi soir, sa vie avec son colocataire/meilleur pote et son frigo vide le maintiennent dans l’illusion qu’il est, lui aussi, en train de fêter la fin de ses partiels. En vrai, il lutte de plus en plus pour se remettre de ses beuveries successives, résiste à coups de cocaïne et de Doliprane (ou l’inverse) et affirme qu’ “à trente ans, trois heures de sommeil, ça suffit largement”.

Est-il récupérable? Oui, à 40 ans, quand il aura frôlé la mort après une soirée shots/kétamine/champis.

2) LE PRISONNIER LIBÉRÉ

 

Il a rencontré son ex à 20 ans et il est resté dix ans avec. Pendant que ses potes partaient se défoncer à Ibiza, il économisait des mois pour se payer un week-end en amoureux dans un hôtel de charme à Rome et passait ses étés avec sa belle-famille en Ariège. Les soirées Playstation lui servaient de défouloir et encore, il y avait droit seulement quand sa moitié n’était pas là. Un jour, ils se sont quittés car ils n’étaient “plus amoureux”. Depuis, il fait tout pour “rattraper le temps perdu”: il se drogue, couche dès qu’il en a l’occasion car “c’est toujours ça de pris” et il organise des soirées poker avec ses nouveaux potes de boîte qui ont dix ans de moins que lui.

Est-il récupérable? Pas dans l’immédiat, il a momentanément épuisé son quota “vie à deux”. Mais quand tout le monde autour de lui sera marié, il se réveillera et épousera la première qui passe par là, pris de panique à l’idée de vieillir tout seul.

3) LE JOUISSEUR

 

À 20 ans, il disait qu’il avait toute la vie devant lui. Dix ans plus tard, il dit la même chose. Ado, il avait du mal à serrer des meufs mais aujourd’hui avec sa barbe de trois jours et son bonnet de hipster, il arrive facilement à emballer la brune à lunettes sur laquelle il fantasmait à la fac. Du coup, il se sent investi de pouvoirs sexuels extraordinaires dont il pense qu’il faut faire profiter la terre entière. Le reste du temps, il essaye de réaliser son rêve: devenir musicien, romancier ou peintre. En vrai, il tourne au RSA et squatte les cafés de son quartier à partir de 15 heures en attendant que ses potes sortent du boulot. Il habite encore chez ses parents mais ça, personne ne le sait car il se débrouille toujours pour dormir chez la fille. Sa phrase fétiche, celle qu’il sort le lendemain matin avant même d’avoir bu son café: “J’ai peur qu’une relation amoureuse soit un frein à mon développement personnel”.

Est-il récupérable? Non.

4) LE PARANOÏAQUE

 

Dans sa tête, la trentenaire et la mante religieuse ont davantage de points communs que les frères Bogdanov. Il croit dur comme fer que se glisser dans le lit d’une fille qui a passé le cap de la trentaine, c’est risquer la demande en mariage et le bébé dans le dos. À force de lire les magazines féminins, il a développé une paranoïa aigüe. Proposez-lui un cinéma, une soirée ou un resto et il développe un psoriaris pustuleux. Idem pour un innocent élan d’affection envers un bébé: il y voit immédiatement un message à peine codé envoyé par votre horloge biologique en panique. Autant dire que les erreurs de communication peuvent rapidement être fatales.

Est-il récupérable? Oui, à condition de ne jamais rien lui proposer sur le long terme, c’est-à-dire un jour à l’avance.

Romy Idol

* Ce billet ainsi que d’autres très drôle à retrouver sur CheekMagazine Le pure player féminin de la génération Y ! 

Votre Dettachée

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