Direction Paris, à la découverte d’Ann Massal, et de son talent!

La Galerie Cyclope (stand 47) expose les photographies d’Ann Massal du 12 octobre 2014 au 31 janvier 2015, nous avons découvert l’artiste, laissez-vous guider.

« Dans le silence cotonneux des plumes, les chairs frissonnent et se dévoilent.Les corps s’empourprent de leur propre nudité lorsque la lente plumaison du vivant les rapproche de la mort. » Rassurez-vous, nous parlons d’art, de beauté, de talent.

Nous avons découvert Ann Massal. Son travail photographique est aujourd’hui mis à l’honneur à travers l’exposition Plumages/Déplumages à la Galerie Cyclope. En 2000, elle devient subitement myope, à force de scruter les écrans d’ordinateur en rédigeant son mémoire de fin d’études au CELSA sur l’Empire de la Mode, en hommage a Gilles Lipovetsky. C’est alors qu’elle réalise sa première série photographique dans le but d’explorer le ‘flou artistique’. Approche intéressante.

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Elle se met à photographier compulsivement les sols, jusqu‘à en constituer une librairie de plus de 3000 images. Précurseur en la matière, bien avant l’avènement d’Instagram, ses photos sont publiées sur la plateforme online Photobis. Suit alors une série de diptyques sur le thème du face à face. C’est l’occasion d’une première collaboration avec le collectif Girls at Work, qui ne s’y est pas trompé.

Car si Ann exprime sa sensibilité par la photographie à titre privé, elle poursuit sa quête esthétique à titre professionnel dans l’univers de la Beauté: Helena Rubinstein, Agnès b., Maybelline, The Body shop et plus récemment Armani. Sa carrière l’entraîne de Paris à New York puis à Londres.

C’est là au centre de l’effervescence et du bouillonnement de la scène créative britannique que son travail photographique prend toute son ampleur. En 2012, elle participe aux cours du soir de la mythique St Martins School. Elle s’y lie d’amitié avec un de ses professeurs : Brendan Olley, photographe underground d’Hackney qui l’encourage dans son travail basé sur la recherche du ‘ma’ avec toujours une obsession marquée pour la couleur. La même année, elle lance annstudios.com, et voit une de ses séries sélectionnée pour la projection d’un film à la Galerie Huit lors des Rencontres de la Photo à Arles.

En parallèle, elle crée un compte Pinterest et est immédiatement suivie par les magazines anglo-saxons les plus avant-gardistes: Dazed, Another Magazine, Dezeen. En 2014, Le BOOK la choisit pour rejoindre son jury et sélectionner les talents photos de l’année. Nous pouvons dire que son profil est riche et particulièrement intéressant de par sa diversité et sa passion.

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Les diptyques photographiques d’Ann Massal plongent le spectateur dans l’espace du “ma”, cet entre-deux qui pour les Japonais relie les choses et donne à chacune un sens. Un battement d’aile réunit ici dans un souffle les épidermes dévoilés et les peaux empaillées, aspirant ainsi le vide qui soude la vie au trépas. L’intimité frémissante de la chair se révèle dans toute sa crudité nue, lorsque la mort se pare du flamboiement des plumages colorés qui rappelle l’écho des danses tribales. Le caractère sexué des images lève alors le voile sur une sensibilité toute féminine, qui embrasse avec pudeur cette petite mort et nous invite à la caresser délicatement, plus qu’elle ne pose un oeil voyeur sur elle.

C’est finalement une poésie de la vanité qui s’incarne dans ces photographies dont aucune n’est retouchée, comme pour mieux se souvenir que l’on n’est jamais autant soi-même ni vivant que face aux parures des défunts. (th . guillemin)

Nous invitons à découvrir les oeuvres de l’artistes lors de l’exposition ! Come on !

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Votre Dettachée,

alizee@dettacheedepresse.com