Alaïa : Une rétrospective hors du temps salue la réouverture du Palais Galliera

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Après trois ans et 5 millions d’euros de travaux, le Palais Galliera réouvre enfin.

Et en plus avec l’exposition d’Azzedine Alaïa, dieu vivant de la mode.

C’est donc ce jeudi, avec mon amie Emma, que nous nous sommes rendues à l’exposition.

 

L’exposition se découpe sur plusieurs salles, la lumière est tamisée et aucune vitrine ne nous sépare des pièces. Ici, le temps est arrêté et le souffle coupé.

 

Une exposition couture est toujours délicate à mettre en valeur par le simple fait qu’un vêtement doit être admiré porté – et non installé sur un stockman, derrière la vitre d’un musée. Mais ici, les robes sont moulées sur des formes en plexi coupées à la main jusqu’à devenir invisibles. Seules, elles prennent vie. Une mise en scène inédite que l’on doit au designer Martin Szekely.

 

Comme dans un sanctuaire, on déambule d’une création à l’autre, d’une saison à une autre à travers ces robes qui ne subissent guère les assauts du temps.

 

Ici, les époques sont mélangées, et l’on découvre qu’en 1980, ces créations visionnaires sont déjà ce quelles seront en 2000 puis en 2010. Maître de la sculpture à ses débuts, Alaïa allie son amour de la femme à son talent inégalé pour la coupe, sans jamais tomber dans les dérives commerciales, sans jamais se perdre dans la corruption de l’appel de l’argent.

 

« Je ne suis pas dans la mode, je suis là pour les femmes. C’est une obsession pour moi qu’elles soient belles. »

Et ça se sent. Loin des diktats maigres et informes de la mode d’aujourd’hui, jamais le créateur ne perd de vue son objectif de sublimer la femme. La taille est là où elle doit être, les hanches sont marquées, voluptueuses : bien plus enclin à travailler les coupes que les surfaces, ce génie délaisse les couleurs vives au profit des intemporels résistant au temps.

 

Et c’est bien évidemment sa force : résister au temps. Déjà en 80, il habille les femmes de brassières courtes en cuir et de leggings : la mode de 2013 n’a rien inventé.

 

Le temps est arrêté et l’on passe de l’époque froufrouteuse « Marie-Antoinette », aux côtes de maille médiévales, des détails militaires aux imprimés sauvages qu’il puise dans l’art africain. Les petites robes de soirée ressemblent à des œuvres d’art tant la finesse et la justesse de la coupe sont maîtrisées.

 

Il l’admet, les femmes son faites pour faire courir les hommes. Aussi il s’offre le plaisir de lui-même les suivre, les comprendre.

 

 

Architecte de la coupe, L’académie du corps est au centre de ses préoccupations, et l’on découvre la femme Alaïa espiègle, épanouie et particulièrement sensuelle. Chaque ornement, chaque détail, rien n’est futile. Tout est fait pour mettre ses atouts en exergue.

 

 

« La mode ? Ce sont les femmes qui la définissent. Moi je fais des vêtements. »

 

Vous l’aurez compris, pour les amoureux de la mode c’est une exposition qui ne laisse guère indifférent. Plus que jamais je vous invite à (re)découvrir cet humble génie à travers ce voyage inédit dans le temps.

 

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Exposition Alaïa au Palais Galliera

Du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014

Palais Galliera

Plein tarif 8 euros

Tarif réduit 6 euros

Tarif jeune (14-26 ans) 4 euros (gratuit moins de 14 ans)