Retour de vacances en train ou en billet d’humeur, au choix.

C’est la rentrée, et comme chaque été – quand on est chanceux, il faut se le dire, il est venu le temps de rentrer de vacance(s). Rentrer, oui , déjà ! Sentiment de tristesse, nostalgie, voire angoisse pour certains, – bon on espère pas trop quand même, hein! Mais on est d’accord pour dire que c’est un peu comme on ferme un bouquin dont on a aimé la lecture. Arrivée au bout, on recommencerait bien, on se verrait presque réécrire l’histoire, mais une pile d’autres livres attendent d’être feuilleté sur le bout du bureau. D’être apprécié, détesté, d’être lu.

Mon histoire commence ici; un jour, j’ai pris le train, et il n’était pas en retard, – Non je rigole, c’est pas vrai. Ce qui me pousse à vous écrire, c’est le karma, le mien oui pas le vôtre, celui d’une situation qui aurait pu tourner au drame. Au drame.. bon je ne sais pas, mais du moins assez fort pour m’inspirer et pour mériter d’être chroniquée, ici même, sur ce site un peu fourre-tout où l’on y parle Dettachée.

Vous regrettez d’avoir cliqué, ça y est, je le sens, – vous qui pensiez suivre un site d’actualité généraliste! Vous allez me dire, maintenant que vous y êtes.. hein ! Que cela ne tienne, pas trop de suspense, alors que cela faisait quelques semaines que j’étais partie flâner sur la « french riviera » – c’est comme ça qu’ils disent, il fallu rentrer. Globe trotteuse que je suis, ni une, ni deux, carte IDTGV Max en poche, je check mon billet pour Paris quelques jours avant. 3h30 de trajet.. ça va. Ça me semble toujours presque trop court en comparaison aux 10 heures de voiture réalisées à l’aller…

Vendredi 21 Aout, 16H51, en gare de Toulon, le gong à sonné, le train arrive. Il faut monter. Direction la voiture 15, en haut je lis sur l’application. Moi et mes 12 bagages me dirigeons vers le dit wagon, on s’installe, c’est bien il y a de la place. Le carré VIP est libre, moi (et mes 12 bagages), on est bien. On est bien, tellement bien qu’on se tâte presque à dormir paisiblement jusqu’à l’arrivée. 3h30 qu’est-ce que c’est sinon une série sur Netflix, et une bonne grosse sieste pour accompagner le tout. Non. Soyons sérieux, attendons le prochain arrêt à Avignon – aussi le dernier avant Paris – pour se mettre à l’aise.

Je suis la dans mon carré VIP, j’attends. Je fix l’écran en face qui m’indique où on en est. ça fait 4 minutes qu’on est parti, je regarde déjà ma montre. C’est long. J’avoue, j’en profite pour crâner un peu, je connais personne, je peux. Je suis l’heureuse propriétaire d’une petite Air Box 4G Orange qui m’amène le wifi quand bon me semble – merci Père Noël. Je le pose sur la table. Je me connecte. J’ouvre Facebook, rien de fou. Le temps de répondre à quelques mails et me revoilà lasser. A peine le temps de commencer à feuilleter mon Cosmo, Quand soudain (c’est ce qu’on écrit dans les livres d’aventures), annonce du GC (Gentil Contrôleur) il y’a un soucis sur la ligne, et on aura du retard. On en dit pas trop, de peur d’affoler les passagers. On en dit pas trop surtout car on en sait pas plus, oui. – je sais, les couleurs ce n’est pas très agréable. La sentence tombe, 20 minutes de retard ! Si ce n’est que ça, je prendrai mon mal en patience. Je re-regarde ma montre, je calcule, arf, je comprends, je vais rater le début de Secret Story, c’est énervant. Ah! mais je vous vois venir avec vos pensées négatives, arrêtez, je vous rassure, je regarde pour le boulot – 😉 😉 😉 ;), pour la veille, hein, je vous jure, on parle d’un dispositif digital assez inédit, ça éveille curiosité, avouez.

Reprenons, je suis toujours dans mon train. Avec ma voisine, on a compris l’entourloupette.. Le coup des 20 minutes, qui se transforme en 30, puis 40, 60.. jusqu’à ce que mort s’en suive, je vous épargne la suite. On ne dit rien parce qu’on a rien contre les gens de la SNCF, ni IDTGV, les pauvres, ils font leur travail, ils essaient tout comme nous de comprendre, mais on en pense pas moins. On voit passer les agents dans les allées, avec un peu de stress, ou de pression, je ne sais pas. On aimerait bien faire un scandale, rejeter tous les maux de la terre sur le chauffeur qui a ùfc$d%jsf£bsd »6jhfbds emprunté cette voie, mais lui non plus il n’a rien fait. Nous on a juste pris notre train pour rentrer chez nous, on a rien demandé à personne non plus. Le feuilleton reprend. Les détails arrivent, « la motrice du TGV précédent a pris feu au niveau de Saint-Quentin-Fallavier en Isère ».. il ne manquait plus que cela. Rame fermée, obligé de prendre les lignes de campagnes. Jackpot total, quand cette nouvelle fut accompagnée par l’incident du Thalys, on est un peu flippé ! On est bloqué là dans notre train, en plein milieu de nulle part, et on apprend qu’ailleurs, il y’a un mec fou qui sort les armes.. Maman.. Je prends souvent le train, toujours armé de patience, c’est la seule arme indispensable, enfin je pensais. Aujourd’hui je comprends, il faut bien plus, du courage, du sang froid ! Je suis sans mots. La série noire des trains. Arf.. Il y a des jours comme  ça, on se dit qu’on aurait mieux fait de rester dans son lit, l’horoscope disait bien qu’il fallait profiter au maximum, on aurait du comprendre. En même temps, nous, on est là à se plaindre parce qu’on a quelques 40 minutes de retard, on se plaint et pendant ce temps là il y’a un fou qui oeuvre, un.. peut être plus, qui sait.

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Le train reprend sa marche. On a eu le temps de se parler dans l’espace des Max Trotter avec toutes les nouvelles du front. Moi, sur Twitter, je ne loupe rien, toujours une info croustillante à ragoter. Et puis ici, les gens sont cool, ils rentrent de vacances (ou pas), ils ne sont pas d’humeur à griser et ça fait du bien. On redoute presque l’arrivée à Paris, on serait pas contre une petite escale à Lyon (finalement). L’ambiance est bonne, tellement bonne qu’on passe au bar acheter de quoi se prendre un apéro tous ensemble ! On troque le café gourmand Colombus contre le rosé frai histoire de terminer les vacances en couleurs et on se raconte nos vies respectives. Il y’a un baby avec nous, il a 11 mois. Il est mignon, il a des grands yeux bleu on pourrait s’y noyer. Il ne cri pas, c’est presque suspect.

En attendant, on avance sur le chemin du retour, à quelques kilomètres de l’arrivée, on se prépare à se quitter. On est ému,  non sans dec’, ce trajet qui aurait pu être long et ennuyeux n’en fut pas des moindres grâce à la bonne humeur des Max Trotter de la voiture 15. Ce soir, on pense à ces 1 500 passagers du train brulé et des autres trains, lachés en rase campagne par 30 degrés – on pense à eux, et on s’estime heureux d’être là au frais dans notre carré VIP à deux doigts de commander notre taxi. On pense aussi aux familles des gens du Thalys qui s’inquiètent surement pour leur proche. On pense à tout ça, et on relativise un peu le retard. On se rappelle qu’à l’aller on a mis 10 heures et qu’on avait pas la possibilité de manger des muffins aux pépites de chocolats aussi bon. – Je rentre chez moi, il est quasiment minuit, j’ai l’impression d’avoir sillonné la France – mais relativisons, ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? 

 

 

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Votre Dettachée Globe Trotteuse,

Alizee@dettacheedepresse.com