"On se voit quand ?" РUn billet d'humeur #SoDettach̩e

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Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous un petit billet écrit il y a un an par ioudgine une des rédactrices du blog des Inrocks. Depuis que j’ai découvert ses billets, j’ai décidé de me lancer à mon tour, vous retrouverez très bientôt mes propres billets « #SoDettachée », en espérant que cela vous plaise, en attendant « On se voit quand », un billet qui j’espère vous amusera autant que moi ! (Oui, vous n’êtes pas seule, rassurez vous !!!!!)

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L’homme répond rarement immédiatement aux questions dont il n’a pas la réponse exacte. Ce n’est pas autant qu’il ne vous écoute pas ou qu’il vous cache quelque chose d’horrible ; c’est juste que la question est partie au centre de traitement des questions masculines où elle sera sérieusement étudiée après les urgences de type : « Pizza ou pâtes ? », « Veste ou manteau ? », « Comment ça marche une aspirine effervescente ? », « Si j’avais des jambes de kangourou, est-ce que je pourrai sauter directement au cinquième pour rentrer chez moi par le balcon sans avoir à me coltiner les escaliers ? » Et puis l’homme se méfie de nos questions, il se demande toujours s’il n’y a pas un piège. Il a raison. Pour la femelle, c’est une attitude illogique. Quand on n’a pas la réponse à une question, on répond quand même, puis on parle parle parle parle parle.

L’homme est fâché avec les réponses simples. Encore plus quand il s’agit de communiquer précisément sur une date et un lieu. Exemple : on se voit quand ? Pour la femme, la réponse à cette question est simple, en trois temps. Premier temps : on détermine une date. Second temps : un lieu. Troisième temps : on change six fois la date et le lieu. Au moins, on a la certitude qu’une intention de rendez-vous est lancée, on peut s’organiser, quitte à se désorganiser pour se réorganiser. Voyez ? Simple. L’homme qui ne répond pas ne le fait pas pour vous faire chier, ni par sadisme, ni parce qu’il ne veut pas vous voir, c’est juste qu’il juge inutile de fixer une date tant qu’il ne saura pas exactement quand il est libre, histoire de ne pas modifier le rendez-vous six fois. C’est une autre forme de logique. Logique à laquelle je reconnais cette qualité : on ne modifie pas le rendez-vous six fois.

C’est un mercredi. Vous chouinez dans un email que vous ne vous êtes pas vus depuis longtemps, qu’il vous manque, tout ça avec plein de points de suspension, et peut-être même un smiley triste si vraiment vous n’avez aucun respect pour vous-même. Vous êtes fébrile, en manque d’attention, à deux doigts de balancer un « ENFIN VISIBLEMENT TOI JE NE TE MANQUE PAS« , mais l’homme réagit vite : « c’était un peu compliqué ces derniers temps mais on va se voir cette semaine. Très envie de te voir aussi.«

Ah. Bien. Remballe donc ta tirade sur son égocentrisme et aussi la suivante, celle où tu allais l’accuser de voir quelqu’un d’autre ; on t’a dit cette semaine, femme. Il sait que vous n’êtes pas là samedi car vous lui avez seriné 67 fois que vous étiez de mariage. Il a un truc vendredi, donc vous vous verrez forcément demain. Logique. Jeudi, donc, vous vous levez une heure plus tôt pour enlever vos poils, vous faire un brushing, et tous vos trucs de meufs, dans l’idée de le rejoindre après le taf. Dans le métro, vous êtes limite souriante, pas trop sinon le mec au violon va venir vous parler. En milieu de matinée, vous lui envoyez un « on se retrouve où ce soir ? » auquel il ne répond pas. Pas de panique, il doit être en réunion, dans un lieu qui ne capte pas, ou chez Free mobile. La journée file, quand vers 17h vous renvoyez un « ? » impatient, auquel il répond immédiatement par un « ? » interrogatif, auquel vous répondez d’un « on est censé se voir… » nerveux, qu’il fracasse d’un « mais non ! » et achève d’un « ce soir pas possible. T’es dispo samedi soir ?«

(Attention, alerte genrisme, dans un souci de clarté, je vais mettre la fille en rose et le garçon en bleu.)(oui, je sais que c’est laid, merci, j’ai des rétines.)

A partir de son « ce soir pas possible. T’es dispo samedi soir ?« , ça va grimper dans les tours très vite.

Agression :

– J’ai un truc samedi… Je te l’ai dit 67 fois…

– Oh ben ne change pas tes plans pour moi !

– Tu veux pas me voir c’est ça ?…

– ?

– Franchement t’abuses… Bon, ben je vais trouver quelqu’un qui sera ravi de me voir ce soir, lui.

– Et bien fais donc.

РEt ton truc de vendredi, tu peux pas le d̩caler ?

Il répond pas.

Déception :

– Tu me manques fort…

Il répond pas.

Négociation :

– Tu sais parfois je m’emballe un peu vite… Mais du coup on peut se voir demain soir… ?

– Demain je ne peux pas. 

Colère :

– Tu vois quelqu’un d’autre ? Moi je suis ta corvée, l’obligation de la semaine, le truc chiant ?

Là, l’alerte de l’homme s’enclenche il vous voit péter un câble toute seule et décide de ne plus répondre le temps que vous soyez calmée.

Parce que oui, les hommes pensent qu’on se calme quand ils ne répondent plus. Si, si, ils le pensent vraiment.

Face à son silence, vous allez réagir de manière plutôt… plutôt pas bonne, hein. Et vous mettre à lui envoyer quantité de messages, lesquels ne trouveront jamais de réponse et se transformeront donc en un long monologue, une suite de sorties dramatiques. Un truc de grosse grosse solitude un chouillat pathétique.

SMS1 Prends soin de toi.

Pas de réaction.

SMS2 Bon… Ben super. Bye.

Pas de réaction.

SMS3 Je te souhaite plein de bonheur…

Pas de réaction.

SMS4 Avec ta nouvelle pute.

Pas de réaction.

SMS5 Etant donné que visiblement hein…

Pas de réaction.

SMS6 Faut pas me prendre pour une conne tu sais.

Pas de réaction.

SMS7 Amuse-toi bien.

Pas de réaction.

SMS8 …

Pas de réaction.

SMS 9 Je sais pas pourquoi j’ai perdu mon temps avec toi….

Pas de réaction.

Et au lieu de sortir rejoindre des amis et vous changer les idées – et pourquoi pas, retrouver la raison -, vous choisissez de rester chez vous à fixer votre téléphone portable.

Après le SMS9, vous décidez de changer de tactique, vous vous dites, haha je ne vais plus envoyer aucun message, il va s’inquiéter, appeler la police, s’en vouloir à mort, et je serai la plus forte.

SMS10 Bon c’est pas cool, je commence à m’inquiéter…

Ah bah non, vous n’êtes pas la plus forte.

« Oh et si je faisais une tentative de suicide ! »

Non.

Evidemment vous le fliquez sur les réseaux sociaux pour découvrir ce qui vous vaut d’être passée à l’as : rien. Quand vers 22h30, quelqu’un le tague sur une photo Facebook.

Il est à une soirée. Genre heureux. Avec des gens. Sans vous. AVEC PLEIN DE PUTES PARTOUT.

Il peut pas vous voir parce qu’il est à la putain de soirée d’anniversaire de je sais pas qui.

Donc : hystérie. Feux d’artifice de SMS.

Le lendemain, après 3 heures de sommeil, votre premier réflexe est de vérifier votre portable, Zéro SMS. Vous scrutez son Facebook, son Twitter, son Instagram, son Pinterest, et son profil copainsdavant à la recherche de son parcours nocturne : RIEN.

Donc il n’est pas rentré chez lui ? Il a dormi chez une pute ? C’est fini entre vous.

SMS37 : Et bien je constate que tu as passé une bonne nuit… Les mains sans doute trop occupées pour me rassuré… Tant mieux pour toi.

MERDEUH, UNE FAUTE. Dans un sms de rupture. Faut recommencer.

SMS38 : Je suis déçue mais quelque part je crois que je me sens mieux… Un poids en moins sur ma poitrine.

Vous appelez vos copines pour leur annoncer que c’est fini, que vous le plaquez. Elles comprennent pas trop bien vos explications mais bon ce sont vos copines alors elles se contentent de dire que oui c’est un salaud et que vous serez bien mieux toute seule.

Quelques heures plus tard, vous vous calmez et commencez à comprendre que vous avez peut-être sur-réagi. Donc vous vous essayez à la diplomatie, pour qu’il cesse de se méfier de vous. C’est un peu de la chasse, faut pas l’effrayer.

SMS39 Bon… je suis calmée… Donne des news stp, je m’inquiète…

En vrai c’est un piège, hein. En vrai vous vous en foutez complètement de sa santé. « OH MON CHÉRI MAIS PUTAIN COMMENT ÇA ME RASSURE QUE TU SOIS PASSÉ SOUS UN BUS J’AI EU TELLEMENT PEUR QUE TU SOIS PASSÉ SOUS UNE FILLE ! »

Plus de nouvelles. Le vendredi en fin de journée, vous passez du sms à l’email, ça vous offre une base fraîche, votre hystérie se refait une virginité. En plein déni, vous tentez un style décontracté, en mode c’était pas moi par sms, car moi, en vrai, je suis sympa et rationnelle : « Salut toi ! On se croise pour un café ? Tu m’as manqué cette nuit… Baisers. »

Vos 15 emails suivants seront beaucoup moins sympas et rationnels, hein.

Et toujours rien. Après une seconde sale nuit, vous partez comme prévu au mariage ; 36 heures dans l’enfer de l’amour et des voeux de fidélité que vous passerez à palper votre téléphone. Le soir, bourrée, vous lui laisserez un message vocal en trois parties au contenu très obscur. Parfois vous lui enverrez un email expliquant que c’est le dernier email qu’il recevra jamais de vous. 5 ou 6 fois.

Zéro. Réponse. Pétage de plomb. Angoisse. Vous vous couchez le dimanche soir totalement dépressive, en listant les exs qui seraient susceptibles de passer chez vous vous remonter le moral et le vagin (pardon).

Lundi, il réapparait, tranquille. Il vous appelle. Respirez avant de décrocher, si vous l’agressez il va repartir dans sa grotte de silence.

– Oui ?

РSalut, ̤a va mieux ?

– Comment ça « mieux » ? (Votre voix déraille sur le « mieux », ressaisissez-vous.)

– …

– Faut te mettre à ma place aussi.

– Mais enfin t’as complètement pété les plombs… Et je cherche encore la raison…

– Mais t’avais disparu !

– Je t’avais dit que j’avais un truc jeudi. Tu m’écoutes au moins quand je te parle ?

– Mais non t’avais dit vendredi !

– Jeudi. Ça a toujours été jeudi.

– Et alors ? Tu pouvais pas annuler pour moi ? Tu préfères un anniversaire à la con à une nuit avec moi ? (outch)

– Cette soirée elle était planifiée. Je m’étais engagé à y aller. Quand je cale un truc, j’y vais….

Ravalez les insultes, prenez sur vous, serrez les dents. Attitude Jean-Claude, pense à ta licence.

– Et le lendemain ? Qu’est ce qui t’empêchait de me voir vendredi soir alors ?(Non, non non, vous repartez dans l’agression, là).

– Le lendemain, j’étais libre. Je voulais pas te voir tu m’avais gonflé.

NE RÉPONDEZ PAS CE QUE VOUS PENSEZ. NE LE FAITES PAS.

– Ok… Donc depuis le début t’étais libre vendredi soir ?!

– Ben oui. Si tu m’avais laissé le temps de te proposer avant de m’aboyer dessus…

– Mais alors pourquoi t’avais proposé samedi soir ?!

– Comme ça…

– … Bon… Alors on va bien ?

– Je sais pas. T’as l’intention de me fliquer ?

– Te fliquer ?! Mais pas du tout ! Pour qui tu me prends ?! (Haha, sacrée vous, y a pas à dire, vous êtes tarée, mais vous êtes rigolote)

– Bon.

– Alors… On se voit quand ?

– Cette semaine. Faut qu’on baise…

– Ok super, mais quand ? Que je m’organise.

– Fais tes trucs et on verra.

– Mais QUAND ?

– Fin de semaine, je sais pas encore quand exactement. Faut que je te laisse j’ai un double-appel.

– Ok… Ben bye…

– Ah ! Attends !

– Ouii ?! (OUI OUI IL VA DONNER UNE DATE OUI IL VOUS AIME OUI IL EST MERVEILLEUX ET IL EST À VOUS. A VOUS ! <3)

– Si j’avais des jambes de kangourou, mais à taille humaine, hein, tu vois ? Est-ce que tu penses que je pourrais sauter direct de la rue à mon balcon ?

Alors, bien ri ? Je vous rassure moi aussi. #Honte

Votre Dettachée

Alizee@dettacheedepresse.com