Dessine-moi un wifi, eu non… un mouton !

 

Les gens de la campagne profonde en ont peut-être rêvé (ou pas), les ingénieurs et les chercheurs l’ont fait (où y travaillent). Et si les moutons nous donnaient accès à Internet ?

2014 aura été l’année des objets connectés, mais 2015 pourrait bien être celle des êtres vivants connectés. Alors que le bracelet KipstR s’apprête à enregistrer vos programmes télévisés et que les bouchons auditifs Hush vous font renouer avec un sommeil paisible, les moutons, eux aussi, devraient rejoindre le mouvement high-tech.

wifi-mouton-dettachee-1Cela serait envisageable selon une université anglaise, qui va équiper certains ovidés de colliers capables de les transformer en hotspots WiFi. C’est notamment au Salon de l’Agriculture 2015 que nous avons fait la découverte de curieuses inventions. En janvier 2012, on entendait parler de capteurs de rythme cardiaque qui permettent aux bergers d’être avertis par SMS si un loup s’approche un peu trop de la blanche brebis. Cette fois, dans le cadre d’un programme scientifique de l’université de Lancaster, plusieurs troupeaux de moutons vont être équipés de colliers high-tech. Objectif selon le professeur Gordon Blair, à l’origine du projet : déployer l’Internet sans-fil dans les zones rurales anglaises. Les animaux vont en effet devenir des hotspots WiFi durant cette expérience de 18 mois.

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Une expérience s’élevant à 217 000 euros

Accueillant cette expérience insolite, le comté de Conwy au nord du Pays de Galles sera donc sous les feux des projecteurs. Tout a commencé grâce à une bourse de £171 000 (217 000 €) que le professeur Blair et son équipe ont obtenu en décembre 2014. L’idée était alors de s’isoler dans une zone non couverte par le réseau pour lui offrir une borne WiFi mouvante.

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Avec une portée de cinq kilomètres, les colliers apportent Internet dans certaines contrées jusqu’alors totalement isolées. Deux raisons à cet isolement : le coût de l’équipement serait trop élevé et des obstacles naturels gêneraient les signaux.

Selon le professeur Blair, les colliers, qui ont des fréquences radio de 900MHz, n’ont pour le moment aucune influence sur le bien-être des animaux. Le mouton ou tout autre animal domestique pourrait donc aider à connecter les 4 milliards de personnes toujours exclues d’Internet.

D’autres usages plus scientifiques

Outre l’accès à Internet, l’enjeu est double pour les scientifiques. Les colliers vont en effet permettre dans un premier temps de suivre les déplacements des animaux. Et ainsi de mieux comprendre leurs habitudes et leurs besoins. Finalement, on sait peu comment les moutons interagissent entre eux.

Selon le Daily Mail, cette expérience permet également la surveillance des phénomènes d’inondations, de sécheresse et de pollution agricole. Des capteurs aux bords des rivières et des équipements de mesure des pluies ont en effet été installés. Ils vont ainsi permettre de prévenir les catastrophes naturelles, ou du moins permettre de réagir plus rapidement face à elles.

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Avant les moutons, du WiFi sur les vaches…

Le Royaume-Uni n’en est pas à son coup d’essai avec ce genre d’initiative. Une expérience avait, en effet, déjà mené à équiper des moutons de nouvelles technologies. De caméras pour être plus précis ! Cinq moutons avaient en effet servis à retransmettre en direct le passage des cyclistes du Tour de France dans le Yorkshire cet été.

En matière de hotspots WiFI originaux, on sait que l’on peut compter sur les britanniques. Outre les ballons dirigeables ou les drones, ce sont aussi de fausses vaches qui ont émises du réseau pendant le festival de Glastonbury en 2014. Mais elles, elles ne bougeaient pas, à l’inverse de nos fameux moutons gallois. Espérons d’ailleurs qu’ils n’appartiennent pas à Panurge. Car si tout le troupeau se retrouve à l’eau, pas sûr que les émetteurs WiFi soient étanches.

Info via euronews

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Votre Dettachée,

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